- impéritie
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• XVe; lat. imperitia, de peritus « expérimenté »♦ Littér. Manque d'aptitude, d'habileté, notamment dans l'exercice de sa fonction. ⇒ ignorance, incapacité, incompétence. L'impéritie d'un médecin, d'un ministre. ⊗ CONTR. Capacité, habileté, science.impéritien. f. Litt. Incapacité (dans l'exercice d'une fonction). L'impéritie d'un général.⇒IMPÉRITIE, subst. fém.Incapacité, inhabilité, défaut de compétence dans la profession ou plus souvent dans la fonction que l'on exerce. Qu'on n'oublie pas que l'impéritie des administrateurs est une vraie calamité dans les colonies (BAUDRY DES LOZ., Voy. Louisiane, 1802, p. 178). L'année suivante, l'impéritie des derniers rois turcs locaux lui livra la ville (GROUSSET, Croisades, 1939, p. 226) :• Il ne s'est pas rencontré un député pour demander des comptes aux généraux dont la criminelle impéritie avait fait mourir cinq mille soldats français de la fièvre, sans une seule blessure du feu de l'ennemi.CLEMENCEAU, Iniquité, 1899, p. 264.SYNT. Impéritie administrative, économique, générale; honteuse impéritie; l'impéritie des administrateurs, d'un architecte, de l'état-major, du gouvernement, d'un médecin, des ministres, du pouvoir; accuser qqn, taxer qqn d'impéritie; prouver l'impéritie de qqn en telle matière.— En partic. [L'incapacité ne se rapporte pas à la profession, à la fonction]♦ Manque d'aptitude. L'impéritie aux langues étrangères (...) constitue un impedimentum, non un Veto (MONTESQUIOU, Mém., t. 3, 1921, p. 209).♦ Inhabileté par défaut d'exercice. Pourquoi ne nous apprend-on pas à nous servir indifféremment de nos deux mains? Pourquoi tout cet afflux de forces dans notre droite et cette étrange impéritie de notre gauche? (GREEN, Journal, 1952, p. 190).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. Ca 1490 l'impéricie... de leur medecin (G. TARDIF, Faceties de Pogge, 176 ds DELB. Notes mss); 1531 [date d'éd.] (RAOUL DE PRESLES, Cité de Dieu, XVIII, 23, ibid.). Empr. au lat. class. imperitia « manque de connaissance, ignorance, inexpérience », dér. de imperitus « ignorant, inexpérimenté, inhabile » (composé du préf. -in, à valeur négative, et de l'adj. peritus « qui sait par expérience, qui s'y connaît, adroit »), cf. le m. fr. imperice « défaut d'habileté » (1395, Métiers et corporations de la ville de Paris, éd. R. de Lespinasse, III, p. 373, § 3). Fréq. abs. littér; : 44.
impéritie [ɛ̃peʀisi] n. f.❖♦ Littér. Manque d'aptitude, d'habileté, notamment dans l'exercice de sa profession. ⇒ Ignorance, inaptitude, incapacité, inhabileté. || L'impéritie d'un médecin, d'un général, d'un fonctionnaire. || L'impéritie des gouvernants. || Une dangereuse, une criminelle impéritie.1 Tel accident vient de l'impéritie ou inadvertance du chirurgien (…)2 Cet art (la médecine), qui dans tous les temps a respecté la vie des hommes, est présentement en proie à la témérité, à la présomption et à l'impéritie (…)A. R. Lesage, Gil Blas, X, I.3 Grâce aux biais évasifs que j'avais, jusque-là, favorisés avec une feinte étourderie et par la docte frivolité de mes interrogats, Lenoir (s'il était parvenu à faire valoir l'ingéniosité de son intelligence), n'avait, en revanche, rendu que plus éclatante son impéritie en ces matières transcendentales. Je l'avais, évidemment, entraîné sur un terrain où, malgré tous ses efforts, je pouvais désormais, à loisir, creuser à ses illusions une fosse définitive.Villiers de L'Isle-Adam, Tribulat Bonhomet, p. 109.4 Imprévoyance, impéritie, négligences, toutes les criminelles erreurs de ceux qui dirigeaient les opérations.J. Green, Journal, Vers l'invisible, 14 oct. 1961.❖CONTR. Adresse, aptitude, capacité, habileté, savoir, science.
Encyclopédie Universelle. 2012.